Saint Jean Baptiste
Grèce, vers 1500
« Amen, je vous le dis : parmi les
hommes, il n’en a pas existé de plus grand que Jean Baptiste ;
et cependant le plus petit dans le
Royaume des cieux est plus grand
que lui. »(Évangile selon Saint Matthieu 11, 11)
ENTRÉE
L’icône est au cœur de la prière des chrétiens en Orient. Elle est encensée par le prêtre et embrassée par les fidèles. Son but est de manifester la sainteté d’une présence : elle donne à voir la réalité invisible du divin. Elle ne cherche pas à être une illustration, mais à faire grandir la connaissance de Dieu. Tout y est baigné dans la lumière divine, symbolisée par la couleur dorée.
LECTURE DE L’ŒUVRE
Cette icône présente saint Jean Baptiste à la façon de l’Évangile selon saint Matthieu au début du chapitre 3 : « En ces jours-là paraît Jean le Baptiste proclamant dans le désert de Judée : Convertissez-vous, le Règne des cieux s’est approché ! » C’est d’ailleurs le passage écrit sur le parchemin dans la main du prophète.
Nous reconnaissons bien cet ascète du désert : homme maigre, vêtu de poils, les sandales à peine visibles. Son corps est longiligne, délivré de l’esprit de poids, les pieds sur terre, mais la tête au ciel, les yeux fixés sur ce que veut Dieu. Il escalade la montagne, symbole de l’ascension spirituelle. Le mouvement élève notre regard vers la main du Père, à l’angle supérieur gauche ; elle bénit Jean Baptiste. La main droite levée en signe de prédication, Jean appelle à l’urgence de la conversion : « Déjà la hache est prête à attaquer la racine des arbres » (Mt 3, 10) (à l’angle inférieur droit). L’icône est ainsi traversée d’une diagonale de la conversion à la bénédiction.
Jean tient une croix à longue hampe : très fine, elle a trois barres transversales. Jean désigne ainsi le Christ comme sauveur du ciel, de la terre et de l’enfer, sauveur de l’avenir, du présent et du passé : le Fils de Dieu est le Sauveur de tous les espaces et de tous les temps. Il est ce Royaume que le prophète courageux annonce au péril de sa vie. En effet, Jean-Baptiste affrontera le roi Hérode jusqu’au martyr.
Dans l’angle inférieur gauche, il nous est rappelé qu’Hérode le fera décapiter (Mt 14, 11).
Mais l’icône nous présente Jean Baptiste déjà restauré dans la gloire de la lumière divine, dans la paix du paradis. Tout est déjà au-delà du temps. Même la tête dans la coupe rayonne la lumière.
ÉCHO SPIRITUEL
Si nous sommes chrétiens, nous pouvons, devant cette icône, saluer Dieu d’un signe de croix, d’une inclination…
Que nous dit notre cœur ? N’y entendons-nous pas un appel à vivre autrement ? C’est maintenant nous dit le prophète, pas demain ! Ce chemin du Royaume nous attire.
Mais il passe par le choc du refus, et l’affrontement des événements hostiles…
Comment garder confiance, si ce n’est en fixant comme Jean nos yeux sur la bénédiction de Dieu, sa parole d’amour ?
D’UNE ŒUVRE A L’AUTRE
Jésus nous propose un chemin à contre-courant. Lui-même l’a suivi jusqu’à mourir sur la croix. Cette fin ne semble pas très engageante pour nous. Mais est-ce vraiment une fin ? Osons nous approcher de ce mystère de la croix, devant une mise au tombeau tirée d’un retable du XVIe siècle.
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