Le Père éternel bénissant entouré d’anges
Fragment de décor d’une chapelle du Saint-Sépulcre (vers 1475-1500)
Philippe dit à Jésus : «Seigneur, montre-nous le Père ; cela nous suffit. »
Jésus lui répond : « Il y a si longtemps que je suis avec vous, et tu ne me connais pas, Philippe!
Celui qui m’a vu a vu le Père. »
(Évangile selon saint Jean 14, 8-9a)
ENTRÉE
La Bible nous révèle que Dieu est invisible. Il est au-delà de toutes nos représentations toujours trop à notre image et dépendantes de l’époque où l’œuvre est réalisée. Pourtant, à partir du deuxième millénaire, en Occident, on commence à représenter Dieu le Père. Les artistes s’appuient pour cela sur une vision du livre de Daniel (7, 13) présentant un Vieillard et la venue d’un Fils d’homme. C’est donc cette vision du prophète qui nous est soumise, sans que pour autant elle enferme notre représentation de Dieu.
LECTURE DE L’ŒUVRE
Ce fragment de décor représente « Dieu le Père » comme un empereur barbu habillé de vêtements liturgiques : il porte l’étole des prêtres, croisée par devant, ainsi que la chape de célébration. Sa coiffe, une tiare, est le symbole du pouvoir absolu, à la fois royal et sacerdotal.
N’est-ce pas étrange de représenter Dieu éternel par un visage ridé, marques du temps qui passe et de notre déchéance physique ? Quel contraste avec les putti ou petits anges aux traits enfantins ! Jusqu’alors, l’éternité prenait toujours les traits de la jeunesse. Mais ici, l’idéal grec de « l’ancien » évoque avant tout la sagesse, renforcé par la main posée fermement sur le livre scellé. C’est cette sagesse qui semble faire irruption dans l’histoire des hommes, pour adresser au monde une bénédiction, c’est-à-dire une parole de bonté.
ÉCHO SPIRITUEL
Cette œuvre nous rappelle qu’aujourd’hui comme à chaque moment de l’histoire des peuples et des individus, Dieu ne cesse de nous parler encore et toujours. Il nous redit sa confiance et sollicite notre foi. Son pouvoir prend la forme d’un immense amour pour chacun et pour tous, qui nous a été révélé une fois pour toute en Jésus, véritable icône du Père.
D’UNE ŒUVRE A L’AUTRE
Cet amour du Père, c’est le Christ qui en est le visage. Il est Dieu qui a pris notre condition humaine. Contemplons ce mystère de l’incarnation devant un magnifique tableau de la Renaissance flamande (vers 1500) : une vierge à l’enfant, entourée d’anges musiciens.
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