Un Dieu qui se révèle – Œuvre n°6

Reliquaire en forme d’église

châsse, Christ en majesté et Crucifixion

(Limoges, vers 1185-1200 après J-C)

Châsse - Limoges - face bis

 » Ne fallait-il pas que le Christ souffrît cela et qu’il entrât dans sa gloire?  »

(Évangile selon Saint Luc 24, 26)

ENTRÉE

Cette châsse est un reliquaire en cuivre émaillé. Au Moyen Âge, conserver les reliques est tout un art tant celles-ci sont précieuses dans la vie de foi des fidèles et d’abord des pèlerins nombreux à rechercher leur pouvoir manifesté par les miracles. Les reliques permettent de concrétiser les relations avec l’autre monde. Pour le croyant, c’est surtout un moyen de manifester sa foi dans la communion des saints avec le Christ, seul sauveur. L’émaillerie permet des réalisations spectaculaires à un prix abordable, tout en conservant la brillance et la luminosité de l’or, de l’argent et des pierres précieuses. C’est ce qui explique sa large diffusion à l’échelle européenne au XIIe siècle. Limoges est le cœur d’un foyer de production si important qu’on a fini par associer cet art à « l’œuvre de Limoges ».

LECTURE DE L’ŒUVRE

Traditionnellement, les figures, stéréotypées, se déploient dans une architecture constituée d’arcades et tourelles (sur les pignons) qui font penser à la Jérusalem Céleste. Ce reliquaire présente une iconographie organisée autour de deux images du Christ. Le Christ en croix, entouré de la Vierge Marie et de saint Jean, et le Christ glorieux (sur le toit).Châsse - Limoges - Crucifixion bis

Dans sa gloire, le Christ trône sur un arc, la voûte céleste de l’univers. Il bénit de la main droite et tient le Livre ouvert dans sa main gauche. L’artiste a représenté à ses côtés l’alpha et l’oméga (première et dernière lettre de l’alphabet grec) rappelant que le Christ est l’origine et l’aboutissement de tout. Aux quatre angles, Il est entouré des figures du Tétramorphe (lion, aigle, taureau, ange) symbolisant, d’après l’Apocalypse et la tradition de l’Église, les quatre évangélistes. Le Christ est vivant, ressuscité, dans la gloire que rappelle aussi la mandorle (amande).

ÉCHO SPIRITUEL

Nous voici invités à entrer dans le mystère de la Croix glorieuse, et à comprendre que, pour les chrétiens, la gloire de Dieu se révèle dans l’anéantissement du Fils sur cette croix, lieu du suprême don de soi, de l’amour inconditionnel (on ne peut reprendre sa mort). Chacun de nous, et moi aussi, nous sommes appelés à passer de la mort à la vie dans le même mouvement, à la suite de tous les saints.

Je connais sans doute dans mon existence des réalités de mort, l’impression d’une impasse accompagnée de souffrance et de peur. Jésus attend que je lui ouvre cette part de moi, sans avoir peur d’être jugé, pour que son amour en fasse un chemin de vie. J’y crois, je tiens bon dans cette foi !

D’UNE ŒUVRE A L’AUTRE

L’amour de Dieu manifesté par la mort et la résurrection du Christ vient convertir le croyant. Lui-même est appelé à vivre cet amour concrètement. Rejoignons un motif du décor d’une léproserie du XIVe siècle: une vierge à l’enfant.

Cliquez ici pour passer à l’œuvre suivante. 
Écoutez la version audio.