Démon protecteur des vents et des démons mauvais
Assyrie, Mésopotamie, Iraq actuel 800-700 avant J.-C.
« Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? (…) J’en ai la certitude : ni la mort ni la vie, ni les esprits ni les puissances, ni le présent ni l’avenir, ni les astres, ni les cieux, ni les abîmes, ni aucune autre créature, rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu qui est en Jésus Christ notre Seigneur. »
(Lettre de Saint Paul aux Romains 8, 31.38-39)
ENTRÉE
La statuette en bronze représente une divinité démoniaque connue par un certain nombre d’objets, amulettes, pendentifs ou fibules qui ont une fonction protectrice reliée au rôle de Pazuzu. On attribue à ce génie bienfaisant le pouvoir de chasser d’autres démons, liés à des vents mauvais propageant les maladies. Par ailleurs, la référence à Pazuzu apparaît dans des rituels de pratiques magiques et médicinales destinées à conjurer les angoisses et à lutter contre le mal s’il survient.
LECTURE DE L’OEUVRE
L’aspect de la figurine est redoutable : le faciès grimaçant, tenant du félin et du dragon, suscite frayeur et angoisse propres à mettre en fuite les assaillants. Le tronc à mi-chemin entre un homme et un chien, les mains comme des pattes animales terminées par des griffes et des pieds aux serres de rapace dégagent une agressivité prête à surgir et à frapper. Les crocs de la bouche se préparent à dévorer ; la main droite se lève en signe inamical ; de plus la queue de scorpion est là pour la morsure : rien ne manque pour accentuer la férocité de ce monstre hybride. Les deux paires d’ailes pourraient suggérer la rapidité de ce génie à l’affût, prêt à s’envoler et à repousser toute attaque des mauvais génies de l’air.
L’environnement religieux du Moyen Orient antique est ainsi habité de forces invisibles et d’esprits bons ou mauvais, dont la présence est soupçonnée derrière tous les maux qui assaillent l’homme. En se découvrant toujours accompagné par Dieu, même lorsqu’il traverse les difficultés et subit le malheur, le peuple de la Bible pourra se détourner des pratiques magiques : il comprend progressivement que s’il met toute sa confiance dans son Dieu de bonté, jamais au creux de l’épreuve, il ne se verra abandonné.
ECHO SPIRITUEL
Cette histoire du peuple biblique éclaire la mienne. Lorsque j’éprouve le sentiment de ma précarité, quand la maladie, l’échec, le deuil me frappent et m’affectent parfois durablement, je peux me sentir écrasé, désespéré ou me révolter jusqu’à projeter ma violence sur le monde extérieur. Parfois certains recourent encore à des pratiques magiques.
Vers quoi ou vers qui vais-je me tourner ? Le Christ par son action ne fait pas forcément disparaître les maux de la vie des hommes. Mais prenant la condition d’un serviteur qui s’est chargé de nos souffrances, il me rejoint au cœur de ma faiblesse : par sa vie donnée et sa mort offerte sur le bois de la Croix, il porte désormais avec moi, mes blessures et mes meurtrissures. Il dépend de moi de laisser un espace à sa présence en mon être, en ma vie.