Panneau de revêtement mural à décor floral
(Mausolée du sultan ottoman Selim, Istanbul, Turquie, vers 1577)
» Alors, tout sera achevé, quand le Christ remettra son pouvoir royal à Dieu le Père, après avoir détruit toutes les puissances du mal. (…) Et le dernier ennemi qu’il détruira, c’est la mort. «
(Première Lettre de Saint Paul Apôtre aux Corinthiens 15,24.26)
ENTRÉE
Ce panneau de céramique datant de 1577 se trouvait à Istanbul à l’extérieur du mausolée de Selim II, près de la porte d’entrée. Sa situation invite à le contempler comme une méditation sur l’entrée dans l’au-delà.
LECTURE DE L’OEUVRE
Au centre, la décoration a une forme d’amande sur fond bleu. Peut-être s’agit-il de la symbolisation d’un espace sacré ? Les fleurs de prunus et de cerisiers qui décorent cet espace évoquent sans doute la splendeur du paradis. « Ceux-ci sont les plus rapprochés de Dieu. Ils habiteront le jardin des délices », dit le Coran à propos des « vrais croyants » (LVI,11-12).
L’ensemble est entouré par la représentation d’un Mihrab, à la façon des tapis de prière. Le fond est blanc, parsemé d’un beau décor végétal admirablement agencé. Le Mihrab désigne la niche dans le mur de la mosquée vers laquelle les musulmans se tournent pour la prière. Le chemin vers l’au-delà est donc présenté comme un chemin de prière.
ECHO SPIRITUEL
Pour les chrétiens, l’aboutissement de la vie est une perspective de communion universelle, réalisée dans le Christ. Même si elle est au-delà du temps, elle oriente dès maintenant notre histoire car c’est maintenant qu’elle se prépare. Elle fonde notre responsabilité dans chaque instant de la vie.
Quelle est mon espérance pour la vie au-delà des limites de la mort ? Me permet-elle de vivre plus intensément ma mission d’homme, de femme, de citoyen, de chercheur de justice ?
Pourquoi s’arrêter sur une oeuvre inspirée par la foi musulmane dans ce parcours chrétien ?
Depuis 1965, l’Église catholique promeut le dialogue entre les religions (Décret Nostra Aetate sur l’Église et les religions non chrétiennes). Pour les chrétiens, la vérité c’est la personne du Christ. Mais toutes les cultures et religions peuvent venir enrichir la compréhension que nous en avons. Et nous pouvons en retour leur présenter la singularité de cette lumière qu’est le Christ. Cette visite du Louvre Lens contribue-t-elle pour moi à ce dialogue ? Comment le prolonger ?