(Colijn de Coter, vers 1510 – 1515)
» Dieu, en effet, a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils, son unique, pour que tout homme qui croit en lui ne périsse pas mais ait la vie éternelle «
(Évangile selon Saint Jean 3, 16)
ENTRÉE
C’est le panneau central d’un triptyque (vers 1510 – 1515) du peintre flamand Colijn de Coter qui s’inspire du panneau « La Compassion du Père » (vers 1425 –
1430) de Robert Campin conservé à Saint-Petersbourg (Ermitage).
LECTURE DE L’OEUVRE
Quatre anges encadrent la Très Sainte Trinité représentée par Dieu le Père, couronné, son Fils Jésus-Christ dans ses bras et l’Esprit saint symbolisé par la colombe. Deux des anges apportent les « instruments » de la passion de Jésus : la croix, les clous, la lance.
Le sujet figure à la fois la Paternité, Dieu portant son Fils, et la Trinité vivant le mystère de la passion. Le Fils est descendu de la croix, mort et pourtant toujours vivant puisqu’il écarte et regarde la plaie de son côté, formée suite au coup de lance donné par un soldat (Évangile selon saint Jean 19, 34). Ne nous invite-t-il pas à la contempler ?
La composition rappelle la Pietà (Jésus mort dans les bras de sa mère) avec toute la compassion du Père qui semble soutenir sans effort le corps de son Fils bien aimé. Les visages, gagnés par la tristesse, quoique retenue, humanisent profondément les personnages et d’abord le Père qui nous regarde en mendiant notre amour.
ECHO SPIRITUEL
Le message est fort. C’est une conception bouleversante de Dieu qui offre son Fils alors que le Fils s’est offert lui-même sur la croix.
L’oeuvre renvoie au mystère de l’Eucharistie célébré à la messe : le corps du Christ est offert, s’offre pour le salut du monde. C’est la source de l’Amour éternel que l’on reçoit en communiant, une source qui vient du côté transpercé du Christ. L’Esprit saint sous la forme d’une colombe affirme que ce Dieu d’amour est trinitaire, c’est à dire communion des personnes.
Ai-je conscience, en participant à la messe, d’être introduit dans ce mystère d’amour ? Peut-être pourrai-je y être plus attentif, et garder à l’esprit ce regard du Père qui désire notre amour ?