Vase tronconnique à col évasé

6 - vase maitre des animaux 1Le maître des animaux empoignant des couples de serpents entrelacés

Iran du Sud-Est, 2600-2200 av. J.-C.

 

« Dieu créa l’homme à son image […]. Dieu les bénit et leur dit : […] Soyez les maîtres des poissons de la mer, des oiseaux du ciel, et de tous les animaux qui vont et viennent sur la terre. »

(Livre de la Genèse 1, 27a.-28a.c)

ENTRÉE

Ce vase tronconique provient d’une civilisation située dans la région de l’Elam, au Sud-Est de l’Iran actuel, réputée pour son art de la pierre, mais aussi du métal. Ces objets de luxe étaient exportés vers la Mésopotamie ou l’Asie Centrale entre 2600 et 1700 av. J.-C.

Les motifs les plus souvent utilisés sont géométriques ou représentant des décors végétaux. La figuration d’animaux, et plus encore d’un homme, fait de ce vase un objet rare.

 

LECTURE DE L’OEUVRE

Imaginons la beauté de cet objet quand il était incrusté de coquilles et de turquoise !

L’homme, présenté de face, se retrouve trois fois autour du vase. Son visage de profil se caractérise par un nez busqué, une chevelure abondante et tressée, un oeil en amande. Sa musculature est proéminente, surtout au niveau des bras qui maintiennent fermement les serpents.

Ces animaux semblent monstrueux. Leurs têtes suggèrent presque celles de lions rugissants. Ils évoquent la brutalité des forces de la nature. Mais l’homme réussit à les maintenir à distance et il ne craint pas les gueules ouvertes de part et d’autre de sa tête.

 

ECHO SPIRITUEL

Aujourd’hui comme hier, face aux forces sauvages de la nature, l’être humain fait l’expérience de sa petitesse, sa précarité et de son impuissance. Il projette dans des figures divines et héroïques son désir de maîtriser les forces invisibles, parfois indomptables de la nature et cherche à conjurer son angoisse.

Le petit peuple de la Bible, affronté aux mêmes difficultés environnantes, fait le récit de sa rencontre inouïe avec un Dieu tout autre, différent de ses créatures et pourtant si proche. Son amour redonne confiance dans les épreuves de cette existence. L’homme reçoit ainsi une capacité de dompter les forces brutes du monde pour les orienter au service de cet amour universel.