Porteuse d’offrandes
Assiout, Égypte, vers 1950 avant J.-C.
« Je vous exhorte, mes frères, par la tendresse de Dieu, à lui offrir votre personne et votre vie en sacrifice saint, capable de plaire à Dieu : c’est là pour vous l’adoration véritable. »
(Lettre de Saint-Paul aux Romains 12,1)
ENTRÉE
Dans l’Égypte antique, la famille des défunts et les prêtres viennent déposer rituellement dans les tombeaux de la nourriture et des boissons. Ces offrandes sont censées assurer magiquement la subsistance dans l’au-delà. Les porteuses d’offrandes, représentées par des statuettes ou des peintures, disposées en longue procession, emmènent symboliquement les produits jusqu’au défunt.
LECTURE DE L’ŒUVRE
La statuette en bois de tamaris peint représente une jeune fermière, coiffée d’une perruque courte et vêtue d’une robe droite, serrée près du corps. Elle marche sur un socle couleur terre, le pied gauche en avant, et apporte des produits de l’exploitation agricole du défunt : une oie vivante dans la main droite et des jarres de bière dans un panier porté sur la tête.
Cette porteuse d’offrande dégage une certaine grâce : les lignes et les couleurs sont simples et sobres. Son sourire, les yeux soulignés par un maquillage, le dynamisme du mouvement et la chaleur des teintes, tout souligne une dimension quotidienne, légère, presque joyeuse. Le contexte funéraire de ce rite n’est pas traduit ici par une solennité ou une gravité particulière. Même l’oie semble presque à la fête.
La scène respire la joie du don. Seule l’espérance, liée à la croyance en une vie éternelle, peut l’expliquer. On rejoint ici une dimension constitutive de l’âme religieuse.
ÉCHO SPIRITUEL
Donner et recevoir, n’est-ce pas la base de toute vie relationnelle ? Il en est ainsi également dans la dimension spirituelle de notre existence. L’attitude d’offrande est constitutive du rapport des hommes à la divinité. Elle présente toutefois un risque, celui de réduire Dieu à un pourvoyeur de nos besoins.
Or la Bible nous révèle que tout vient de lui, et que nulle offrande ne peut payer cette dette. Jésus, par l’offrande de sa vie, nous libère de toute exigence de contrepartie. Notre don est appelé à n’être que reconnaissance, action de grâce, merci. Il devient une manière de vivre dans l’amour.
D’UNE ŒUVRE A L’AUTRE
Presque à la même époque, plus à l’est, un étrange bas-relief représente un homme-taureau. Il vous regarde intensément et vous montre un palmier. Que veut-il dire ? Approchez vous !
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