Bras reliquaire de saint Luc
Naples – Italie actuelle, 1336-1338
« Beaucoup ont entrepris de composer un récit des événements qui se sont accomplis parmi nous, d’après ce que nous ont transmis ceux qui, dès le commencement, furent témoins oculaires et serviteurs de la Parole.
C’est pourquoi j’ai décidé, moi aussi, après avoir recueilli avec précision des informations concernant tout ce qui s’est passé depuis le début, d’écrire pour toi, excellent Théophile, un exposé suivi, afin que tu te rendes bien compte de la solidité des enseignements que tu as entendus. »
(Évangile selon Saint Luc 1, 1-4)
ENTRÉE
Le bras reliquaire de saint Luc a été exécuté à Naples pour la reine Sancia de Majorque (1285-1345), épouse du roi de Naples. Cet objet précieux est destiné à recevoir une relique de saint Luc, l’un des quatre évangélistes. Son Évangile a été rédigé vers 70 après Jésus-Christ.
LECTURE DE L’ŒUVRE
Un reliquaire sert à abriter et préserver une relique tout en manifestant sa présence. Une relique peut-être un fragment, une partie du corps d’un saint, d’un martyr ou une substance qui se trouvait en contact avec lui. A partir du XIIIème siècle, certains reliquaires (dits « monstrances »), présentent l’objet par transparence. Quand le reliquaire épouse la forme de la relique conservée, il est appelé « topique ». Exposée ainsi à la vénération des pèlerins et des fidèles, la relique favorise la communion à la personne du saint et invite au recueillement.
Le bras reliquaire de saint Luc est constitué d’un socle hexagonal comportant des armoiries relatives aux commanditaires et un manchon cylindrique finement décoré. Sur celui-ci, repose une manche en cristal de roche à facettes, maintenue par quatre lanières métalliques. Une inscription court sur le bord de cette manche « Hic est os brachii sancti Luce evangeliste » (ceci est l’os du bras de saint Luc, évangéliste) et une fine main dorée en émerge, tenant une plume entre le pouce et l’index. Des émaux incrustés et opaques, français ou marqués par l’influence française, ornent cet objet d’orfèvrerie.
ÉCHO SPIRITUEL
La main levée évoque toute la personne de Luc, investie avec sa communauté dans l’écriture de son évangile. Cet évangéliste aux grandes qualités d’écrivain veut transmettre la richesse et la vérité de son expérience de foi en Jésus-Christ : Dieu s’est laissé voir, il s’est fait connaître en Jésus par ses paroles et ses actes.
La main nous est offerte : deux mille ans plus tard, la transmission de Luc nous parvient. Son expérience peut rejoindre la nôtre, et éclairer la présence de Dieu dans notre propre itinéraire. A chacun de nous de l’accueillir…
D’UNE ŒUVRE A L’AUTRE
Ainsi, chaque époque relit l’expérience initiale transmise par les Évangiles, et la traduit pour son temps, en particulier dans les œuvres d’art. Retrouvons-nous devant une représentation de Dieu le Père bénissant, entourés d’anges, datant de la fin du XVe siècle.
Cliquez ici pour passer à l’œuvre suivante
Écoutez la version audio