La Vierge et l’Enfant entourés d’anges musiciens
Huile sur bois
(Maître du feuillage en broderie, Actif à Bruxelles (Belgique actuelle) vers 1500 – Vers 1500)
« Ave regina caelorum,
Mater regis angelorum
O Maria, flos virginum,
Velut rosa velut lilium.
Funde preces ad Filium
Pro salute fidelium,
O Maria, flos virginum,
Velut rosa velut lilium. »(paroles du motet de Walter Frye : « Salut, reine du ciel, mère du roi des anges, Ô Marie, fleur des vierges, Comme la rose et le lis. Faites des prières à votre fils pour le salut des fidèles, Ô Marie, fleur des vierges, Comme la rose et le lis. »)
ENTRÉE
Voici une œuvre de l’un des maîtres du feuillage doré, présents en Flandres, plus particulièrement à Bruxelles, au XVe siècle. Ces artistes, souvent anonymes comme pour cette œuvre, se copiaient les uns les autres, perfectionnant ainsi le travail du feuillage et de la broderie très fine. La partition présentée par l’ange de gauche est celle du motet « Ave Regina Caelorum », de Walter Frye, compositeur anglais actif en Bourgogne entre 1450 et 1475.
LECTURE DE L’ŒUVRE
Cette huile sur bois nous présente la Vierge portant à droite l’enfant Jésus et tenant une pomme dans la main gauche. Ses pieds reposent sur un coussin cousu d’or. Au-dessus d’elle, deux anges habillés de blanc portent sa couronne. L’enfant Jésus est vêtu d’une robe de drap blanc. Il joue avec un moulinet, jouet habituel pour les enfants du Moyen Age.
De part et d’autre de la Vierge et de l’enfant, nous distinguons six autres anges :
- A gauche, deux anges vêtus de blanc sont dissimulés par un troisième vêtu d’une belle cape liturgique. Il semble présenter au Christ un livre de chants. Les trois anges chantent, le regard tourné vers la partition.
- A droite, deux anges sont aussi vêtus de blanc. L’un joue du flageolet (de l’ancien français flajol: « flûte »), l’autre joue d’une vièle à archet, ancêtre du violon. Devant eux, un ange joueur de luth porte lui-aussi une cape richement brodée.
L’enfant Jésus semble réceptif à la joie de ce chant à la louange de sa mère. Il fait tourner le moulinet, symbole du monde, comme s’il souhaitait communiquer sa joie à toute l’humanité.
Nous voici plongés dans une scène liturgique, emportés par la musique sacrée. Prenons le temps de nous y perdre un moment, tout en contemplant ces feuillages dorés, le détail des tissus et des draps.
ÉCHO SPIRITUEL
A l’image de ce petit enfant que porte la Vierge, au rythme de la musique céleste, Dieu s’offre à nous. Il n’hésite pas à se faire le plus petit, soucieux d’apporter le bonheur à toute l’humanité. A notre tour, ne nous privons pas de cette bonne nouvelle : la joie du ciel vient à nous !
D’UNE ŒUVRE A L’AUTRE
Dieu qui se fait homme, c’est le mystère de « l’incarnation ». Il a des conséquences sur la façon dont l’Église se comprend elle-même. Découvrons cela devant un panneau iranien de revêtement mural du XVIIe s., décrivant une procession de la communauté arménienne.
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