Un homme qui se découvre – Œuvre n°14

La famille Dubufe (1820)

Claude Marie DUBUFE (1790-1864)

 

191 - Claude Marie Dubufe -famille Dubufe« À l’heure même, Jésus exulta de joie sous l’action de l’Esprit Saint, et il dit :

« Père, Seigneur du ciel et de la terre, je proclame ta louange : ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits. Oui, Père, tu l’as voulu ainsi dans ta bienveillance. » »

(Évangile selon Saint Luc 10, 21)

ENTRÉE

En 1820, quand il peint ce tableau, Claude-Marie Dubufe n’est pas encore connu comme portraitiste. Ancien élève de David, il a juste 30 ans ; il s’est marié deux ans auparavant et vient d’être papa.

C’est sa propre famille qu’il représente dans ce portrait groupé, à côté d’une jeune femme en pleine lecture qui n’est pas sans rappeler « la liseuse », une œuvre présentée l’année précédente au Salon.

LECTURE DE L’ŒUVRE

Quelle étrange impression devant ces sept têtes rassemblées dans un cadre resserré ! Nous serions presque gênés d’entrer ainsi dans l’intimité familiale du peintre. Celui-ci, de profil à droite, semble regarder ceux qu’il affectionne tant. Son épouse est juste au-dessus de lui, la main sur son épaule, l’alliance conjugale bien visible, la tendresse délicatement suggérée. Juste devant eux, au milieu du tableau, personnage aussi important que les autres malgré la petitesse de son âge : leur fils, Édouard, né l’année précédente. Sa place centrale suggère combien son arrivée dans la structure familiale a tout focalisé autour de lui. Il est dans les bras de sa grand-mère paternelle ; derrière celle-ci, la sœur et le beau-frère du peintre. Tous ont un léger sourire ; ils semblent paisibles, heureux.

Mais qui est donc cette énigmatique jeune femme qui ferme le tableau sur la gauche, en vis-à-vis du peintre ? Elle est au premier plan, penchée sur son livre, plongée dans un autre univers mystérieux que les mots du texte créent dans son esprit captivé. Son visage est dans l’obscurité, à l’inverse des autres dont nous aurions presque la sensation qu’ils sont une image mentale, fruit de sa lecture.

Comme si notre peintre voulait représenter cette harmonie familiale idéale comme une histoire, le résultat d’une relecture, d’une méditation.

ÉCHO SPIRITUEL

Pris dans la course quotidienne, nous pouvons facilement passer à côté de la vraie joie. Elle ne se reçoit véritablement que si l’on prend le temps de se poser, de prendre un instant de recul et de contempler notre existence, la richesse des relations, l’amour donné et reçu. Dans de tels instants, surgit du fond de nos cœurs un irrépressible besoin de remercier, de rendre grâce.

Jésus nous apprend à reconnaître celui dont nous recevons toute grâce : son Père !

D’UNE ŒUVRE A L’AUTRE

Nous aspirons à l’harmonie dans nos relations. Mais nous expérimentons aussi la discorde, la guerre. Retrouvons-nous devant une pendule décorée d’un combat guerrier, celui de Charles Martel et le roi Abdérame (1833).

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