Un homme qui se découvre – Œuvre n°8

Relief provenant de l’église Saint-Eustache à Paris : la Mise au tombeau du Christ

Vers 1540-1560

 
 
 

« Dieu essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort ne sera plus, et il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur : ce qui était en premier s’en est allé. »

(Livre de l’Apocalypse 21, 4)

ENTRÉE

Réalisée entre 1540 et 1560, cette mise au tombeau, en ronde bosse, provient de l’église St-Eustache de Paris. Elle était sans doute dans l’ancienne chapelle de la Vierge, dépouillée au moment de la Révolution.

Ce thème de la Mise au tombeau était populaire aux XVe et XVIe siècle. L’Evangile selon Saint-Jean rapporte la présence de plusieurs personnages à ce moment-là. Joseph d’Arimathie, notable juif, converti en secret, organise cet ensevelissement. Un autre notable est présent, du nom de Nicodème : il était venu dès les débuts du ministère de Jésus converser avec lui (Évangile selon Saint-Jean, ch. 3). Il y a aussi la mère de Jésus, qu’avant de mourir il a confiée à l’Apôtre Jean, ainsi que Marie-Madeleine, qui, selon la tradition, embauma les pieds de Jésus de son vivant, et une autre Marie.

 

LECTURE DE L’ŒUVRE

Deux hommes se tiennent, l’un à la tête, l’autre aux pieds du corps abandonné de Jésus. Le premier est Joseph d’Arimathie et le second Nicodème.

Les trois femmes, en arrière-plan, sont proches du corps de Jésus. Marie-Madeleine soutient le bras du cadavre et l’embrasse. La mère de Jésus est retenue par l’autre Marie et par Jean, que Jésus a chargé de veiller sur elle.

Les têtes de ces trois femmes, et celle de Joseph, forment un cercle avec le linceul du Christ. Au centre de ce cercle, des mains s’accrochent les unes aux autres ou au bras du Christ : des mains soudées, agrippées, des bras tendus, par contraste avec le corps abandonné du mort.

Toute la souffrance réunie dans ce cercle est ainsi adoucie par la présence du corps du Christ.

Le bras droit du Christ sort du cercle. Il a une position à angle droit et semble tomber dans le sarcophage.

Tout cela semble laisser bien interrogatif le personnage debout à gauche.

ÉCHO SPIRITUEL

Toutes les souffrance de chacun, réunies dans un même mouvement, sont portées par le Christ lui-même. Dieu fait homme vient prendre lui-même nos deuils, nos détresses, nos incompréhensions. C’est Lui qui aide à traverser le ravin de la mort et qui soutient nos vies. Au cœur de la détresse la plus cruelle, de la nuit la plus noire, au cœur de nos morts et de nos incapacités à nous relever, le Christ est là, allégeant notre fardeau par sa simple présence.

D’UNE ŒUVRE A L’AUTRE

L’espérance que la mort et la résurrection du Christ ouvrent pour les croyants, leur donne une force nouvelle pour vivre dans la vérité. L’épisode de Suzanne au bain en donne une illustration. Découvrez-le devant le tableau du Tintoret, peint en 1550.

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